Monaco intouchable
Bellenger/IS/FFBB

La Rocca Team a survolé de bout en bout la finale de la Coupe de France pour écarter l’ASVEL 90-70 et s’offrir le titre.

L’ASVEL ne bat pas Monaco en saison régulière. Mais Monaco ne gagne pas de trophée face à l’ASVEL. Le résumé caricatural précédant l’affiche de la finale masculine 2023 de la Coupe de France. Un duel entre les deux poids lourds du basket français, ses représentants en Euroleague et favoris pour la conquête du titre dans quelques semaines.

Passés au travers lors de la Leaders Cup, éliminés dès les quarts de finale, les Monégasques, toujours en course pour le Final Four de l’Euroleague, ont rapidement posé leur patte sur la rencontre. Quatre minutes à sens unique qui les voyaient mener 12-2 dans le sillage d’un Elie Okobo inspiré. Dans la continuité de leurs homologues féminines les Villeurbannais débutaient par un 1/7 aux tirs qui les plaçait rapidement dans les cordes. D’autant plus qu’un Okobo incandescent poursuivait son festival, découpant chirurgicalement la défense de TJ Parker pour s’offrir des shoots ouverts ou servir ses intérieurs près du cercle. La démonstration de force, collective comme individuelle, était spectaculaire. 30-10 en neuf minutes.

Difficile de se relever d’un tel blitz. Les rotations de la Roca Team sont luxueuses et lorsqu’Okobo s’accorde une respiration sur le banc, Mike James prend le relais, enchaînant les tirs impossibles sur la tête de défenseurs pourtant persuadés, et à juste titre, d’avoir tout tenté pour le ralentir. Les duettistes signaient 21 des 42 points de leur équipe qui affichait un écœurant 71% de réussite aux tirs après 16 minutes de jeu. Son leader, Nando De Colo, dans le dur (1/6 en première mi-temps) malgré quelques sublimes passes décisives, l’ASVEL ne pouvait que faire le dos rond en espérant que la mi-temps ne coupe l’élan azuréen.

Vœu pieu. Après une ou deux minutes de flottement, Monaco reprenait sa marche en avant. Les fixations de James pour gaver un Donatas Motiejunas infaillible ou presque, les tirs d’équilibriste d’Okobo, la recette était identique et le résultat toujours indigeste pour les Villeurbannais (61-38). Et dire que sur le banc Jordan Loyd et Chima Moneke sont restés en civil !

A aucun moment l’ASVEL ne semblait en mesure de perturber la machine de guerre de Sasha Obradovic. L’Accor Arena résignée assistait poliment au show. A -24, Nando De Colo puis Zaccharie Risacher enchaînaient deux tirs primés pour repousser l’inéluctable. Une réussite qui inspirait Amine Noua dans la foulée et en un éclair une finale a priori pliée retrouvait un soupçon d’incertitude (76-64). Un court moment de doute. Okobo impérial se chargeait de porter l’estocade. L’écart remontait rapidement à +20. Samedi soir à Paris, l’effectif cinq étoiles de la Roca Team a clairement envoyé un message.

Monaco bat l'ASVEL : 90-70

L
es réactions
TJ Parker (ASVEL) :
"Ils ont été bons. J’espère que ce n’est pas la dernière fois que l’on va les revoir. Mais nous n’en sommes pas là pour l’instant. Il va falloir se concentrer sur la fin de saison."

Charles Kahudi (ASVEL) : "33 points au premier quart-temps ce n’est pas très drôle. On a manqué de réalisme, d’adresse, en jouant en demi-terrain où ils nous impactent beaucoup. Nous ne sommes pas du tout dans ce que vous voulez faire. C’est une très forte équipe avec des individualités de très haut niveau. Ils sont sur un nuage et il faut faire un match parfait avec une intensité sur 40 minutes et de l’adresse. Et quand la balle ne rentre pas dans le panier c’est compliqué."

Sasha Obradovic (Monaco) : "Je pense que nous avons joué un grand match pendant 40 minutes et on mérite ce titre. Ce type d’événement mérite ce genre de salle. Honnêtement j’étais inquiet parce que depuis trois semaines nos entraînements comme nos matches n’étaient pas du meilleur niveau. J’ai gagné des coupes en Allemagne, en Russie et aujourd’hui en France. Mais ce n’est pas le moment de faire la fête avec les playoffs d’Euroleague qui se profilent. Je veux convaincre les gens que les cinq victoires face à l’ASVEL ne veulent rien dire. Tôt ou tard nous allons les rejouer, mais d’autres adversaires sont dangereux et il ne faudra pas trop penser à ce match dans le futur."