Un deuxième titre pour Basket Landes
Bellanger-Lecocq/IS/FFBB

Pour une deuxième année consécutive, Basket Landes remporte la Coupe de France en résistant à un retour d'une ASVEL globalement dominée (71-64).

Pour la finale féminine, un duel au sommet entre deux pensionnaires de l’élite du basket féminin français. D’un côté LDLC l’ASVEL récente vainqueur de l’Eurocup et de l’autre Basket Landes tenante du titre. Céline Dumerc l’avait annoncé : « J’ai tout de suite dit aux gens que s’ils pensaient que ça allait être la même histoire, ils se mettaient le doigt dans l’œil ». Si la finale 2022 est restée dans toutes les mémoires avec un feu d’artifice exceptionnel dans une Accor Arena en fusion, en 2023, les actrices ont proposé un tout autre film. L’ASVEL comme Basket Landes ont traversé le premier quart temps comme des ombres, victimes d’une maladresse à peine croyable. Après 10 minutes de jeu, le tableau de marque affichait un désespèrant 8-3. Les deux équipes signaient un 4/33 aux tirs bien éloigné de leur standard habituel.

La question était de l’ordre de savoir quelle équipe parviendrait à stopper cette terrible série. Ce sera Basket Landes, porté par la MVP de la dernière édition Regan Magarity et par une Céline Dumerc décidée a honoré le cadeau remis avant le coup d’envoi pour célébrer son titre de meilleure marqueuse de l’histoire de la Ligue Féminine. L’ancienne meneuse de l’Équipe de France repassait en mode Londres 2012 avec un buzzer beater à trois-points qui offrait 16 points d’avance à son équipe à la pause.

Au retour des vestiaires les deux équipes se rendaient coup pour coup avec beaucoup d’intensité mais, les tenantes du titre reprenaient le dessus en imposant leur rythme et leur agressivité. La finale menaçait de tourner à la démonstration (55-35), avant qu’une soudaine poussée de fièvre des extérieurs lyonnaises laissent planer le doute sur l’issue du face-à-face. Julie Barennes choisissait alors d’aligner ses deux meneuses, Dumerc et Paget pour retrouver de la sérénité. Difficile cependant, face à une Gaby Williams déchainée qui multipliait les interceptions et les attaques du cercles (61-51). Les supporters villeurbannais recommençaient à donner de la voix, d’autant plus que la dernière recrue Jessica Thomas se joignait à la fête.

Cependant, en provoquant des fautes, Basket Landes parvenait à conserver un matelas suffisant pour ne pas paniquer. Un panier de Marine Fauthoux à une minute de la fin, puis un panier de Magarity lui permettaient de souffler définitivement. Après une saison compliquée, Basket Landes a répondu présent au meilleur moment pour s’offrir sa deuxième Coupe de France. 

Basket Landes bat Lyon : 71-64

Les réactions
Gabby Williams (ASVEL) :
"Le run sur la fin c'était trop peu trop tard. Ce n'est pas dans mon style d'abandonner et j'ai tout essayé. On n'a pas une deuxième chance pour gagner une Coupe donc je suis déçue. Le but c'était de faire le triplé. Donc on n'a plus qu'à se concentrer sur le dernier match de LFB pour assurer la première place. Tout le monde est fatigué mais ce n'est pas une excuse, Basket Landes a joué l'Euroligue cette année donc des matches plus difficiles. On joue moins fluide depuis quelques temps et ce soir elles ont coupé notre rythme en étant plus agressives. On va bosser ça pour retrouver notre identité."

David Gautier (ASVEL) : "On joue toujours une finale pour la gagner mais ce soir avait plus d'âme. Quand on se met au niveau on passe un 29-16 mais c'est dans le dernier quart-temps et c'est trop tard. En début de match on ne met pas de tirs malgré de bonnes positions. Et dans le doute on arrête de jouer, on ne fait plus de stops tout en étant moyen en attaque. Faire bouger le ballon c'est ce qui avait notre force toute l'année. On a réussi à répondre physiquement par le passé mais ce n'est pas une nouveauté de dire que notre équipe a besoin de dureté. Malgré le talent c'est se sorti les tripes, se battre, montrer des émotions. Et nous ne l'avons que trop peu vu."

Julie Barennes (Basket Landes) : "On a eu tellement peur toute la saison que ce soir nous n'avons pas eu peur. Avoir autant souffert est finalement une force pour nous. Dans l'approche psychologique et le basket que nous avons développé je suis très fier. Et heureux pour nos dirigeants qui nous ont toujours soutenues et pour nos supporters. Cela montre l'amour des gens et l'humanité qui se perd dans le sport. Arriver avec des certitudes c'est une terrible erreur. Je pensais avoir une idée de comment y parvenir mais j'ai souvent eu tort cette saison."

Céline Dumerc (Basket Landes) : "L'année dernière je trouvais ça fou. Alors vous n'imaginez pas cette année. On a fait un début de saison loin de ce qu'on espérait. On a eu beaucoup, beaucoup, beaucoup de réunions. Cela fait un mois que nous sommes en mission finale. En gagnant à Lyon on a pensé qu'elles allaient arriver mortes de faim. On a joué avec notre coeur et voilà ce que cela donne. Cela faisait 25 ans que je n'avais pas mis un panier main droite ! L'an passé je me suis fait surprendre par la pression que je m'étais mise toute seule. Submergée par une émotion qui m'avait bouffée. Pas du tout cette fois... sereine, tranquille. Avec cette équipe on ne sait jamais ce qui va se passer mais on va y mettre du coeur. Et c'est ça Basket Landes."