Bourges à l'arraché

Dans une finale serrée de bout en bout, Bourges Basket a remporté la cinquième Coupe de France de son histoire chez les jeunes, venant à bout des Flammes Carolo, 68-65

Cette saison, les U18 de Bourges ont été battues à quatre reprises. Deux fois lors de la première phase du championnat de France. Deux fois dans la deuxième. Mais par une seule et même équipe : Mondeville. Un épouvantail éliminé… par les Flammes Carolo en quarts de finale. Une immense surprise que les joueuses de Dessislava Anguelova, présente à l’Accor Arena pour la quatrième fois de suite, rêvait de confirmer malgré un déficit physique évident. Une supériorité en taille notamment que les Berruyères exploitaient parfaitement lors des premières minutes pour signer un 9-0 en un peu plus de deux minutes.

Pour exister Charleville a besoin de provoquer le chaos, la panique. Un engagement de tous les instants, une pression défensive tout terrain et des prises à deux incessantes, les Ardennaises compensent avec leur énergie ce qui leur manque en centimètres. Et la tactique a parfaitement fonctionné, Bourges commençant à accumuler les balles perdues (9 au premier quart-temps), prêtant le flanc à un jeu rapide parfois approximatif mais potentiellement mortel. Les Flammes retournaient ainsi la situation à la faveur d’un 6-18. Une simple montée de balle des Tango tenait du parcours du combattant et les balles volées succédaient aux retours en zone ou aux violations des huit secondes. Des morts de faim à l’affût de la moindre inattention, du moindre relâchement et qui ont continué de semer la zizanie dans l’organisation de Bourges.

Les temps-morts de Martial Gitton n’y faisaient rien et sans quelques paniers faciles laissés en route par ses adversaires et l’opportunisme de Maëlynn Elmira-Eudaric, l’addition aurait pu être plus salée (26-32). Le défi était donc simple pour les Tango : parvenir à installer leur jeu demi-terrain pour servir leur tour de contrôle Alicia Tournebize, très en vue avec l’Equipe de France U15 l’été dernier lors du Tournoi de l’Amitié.

Le match perdait en qualité au retour des vestiaires avec un tableau de marque bloqué pendant de longues minutes et des fautes commençant à s’accumuler du côté des Flammes. L’intensité, elle, restait au rendez-vous et entre deux plongeons le suspense demeurait total alors que se profilait le money-time (47-49). La présence au rebond de Tournebize continuait de peser sur les débats, contrebalancée par l’activité de tous les instants de Stella Kessler. Alors que le total des balles perdues berruyères atteignait l’hallucinant total de 37, une interception de Dorcas Nganfina offrait un peu d’air à Charleville (52-56). Alors que les deux équipes faisaient le pari de la zone, Bourges répliquait par un 10-1 ponctué d’un tir primé de Mathilde Selle. Une série décisive. Les Tango allaient ensuite chercher la coupe sur la ligne des lancers-francs et, comme un symbole, sur un ultime rebond offensif d'Alicia Tournebize, MVP du match.

Bourges bat Charleville-Mézières 68-65

Les réactions
Dessislava Anguelova (Charleville) : "Qu'est-ce qu'on a raté sous le panier ! Si mes filles avaient eu la tête sur les épaules, on gagnait de 20 points aujourd'hui. Pour moi ce n'est pas un match de qualité, on était à côté de la plaque. Je suis déçue par certaines attitudes. On va dire que je suis un peu excitée mais il faut se jeter sur les ballons..."

Hillary Akomastri (Charleville) : "On voulait gagner la quatrième finale pour la coach et la première pour nous et le club. Il y avait du stress au début. Comme capitaine j'ai essayé de rassurer mon équipe et moi-même. Personnellement j'ai l'impression de m'être réveillée en deuxième mi-temps. On a pensé que ça allait passer, je crois qu'on les a sous-estimées."

Martial Gitton : "Ce n'est pas toujours très propre ce qu'on a fait. Mais c'est un match U18. Elles apprennent. A gérer les temps forts, les temps faibles. La force du caractère du groupe fait qu'on termine aujourd'hui avec le trophée. L'idendité de CHarleville c'est ce pressing constant. Cela demande une exigence mentale assez dingue pour respecter le plan de jeu. Les joueuses ont réussi à s'adapter au fur et à mesure du match. On perd quand même 40 ballons et c'est incroyable de gagner avec ce chiffre. J'ai énormément de respect pour Dessislava. Quand je vois à quel point c'est compliqué d'en gagner un ! Elle l'a fait trois fois. Ma plus grande fierté c'est d'amener les joueuses au plus haut niveau. Je serai fier quand Alicia Tournebize sera en pro, en Equipe de France. Elle et toutes les autres."