Sacrée à trois reprises avec Mondeville à l’Accor Arena, Dessislava Anguelova retrouve la salle parisienne à la tête des Flammes Carolo.

En passant de Mondeville à Charleville l’été dernier, pensiez-vous pouvoir revenir à l’Accor Arena ?

Je ne pouvais pas dire aux filles que c’était un rêve. Mais il y avait un grand décalage entre cet objectif et la réalité. Mais les filles ont fait un énorme travail tout au long de la saison, notamment sur la confiance en soi. Petit à petit elles ont cru au fait que c’était possible. J’étais certaine que nous allions retrouver Mondeville sur un plateau en quarts ou en demi-finales. Là nous n’avions rien à perdre. On était mené de 9 points à trois minutes de la fin. Mais les gamines n’ont jamais lâché. L’état d’esprit n’a plus rien à voir avec celui du début de saison.

Avez-vous beaucoup recruté en rejoignant les Flammes ?

Le groupe était déjà fait mais j’ai ramené trois joueuses avec moi au dernier moment. Et elles font partie des joueuses majeures. Mais 18 des 21 joueuses du groupe du centre de formation étaient déjà en place. Entre le championnat et la Coupe nous en sommes à 22 victoires consécutives. Je ne veux pas m’emballer parce que je pense que notre poule nous avantage mais j’ai fixé comme objectif de rester invaincues.

Comment parvenir à convaincre vos nouvelles joueuses ?

Il faut trouver les mots et faire en sorte que les joueuses y croient. Ce n’était pas gagné. Quand quelqu’un arrive avec un discours complètement différent, je voyais dans leurs yeux que ça ne suivait pas. La plus grande victoire à Charleville c’est que le groupe a tout de suite suivi. Il n’y a pas eu de temps d’adaptation et c’est une grande fierté. Je suis parfois assez dur, sévère et ce n’est pas facile de faire passer le message aux jeunes générations.

Persuader vos joueuses qu’elles peuvent gagner est-ce l’inverse de vos problématiques à Mondeville où il fallait plutôt mettre en garde vos joueuses sur le fait qu’elles pouvaient perdre ?

Oui. Mais à Mondeville on n’a jamais dit qu’on était les meilleures du monde. Ici, cette culture de la gagne n’existait pas avant. Mais désormais les joueuses sont à fond et je leur ai demandé d’accrocher l’image de Bercy dans leur chambre.

Un état d’esprit certes mais il faut également du talent pour parvenir en finale…

Je ne vais pas mentir : j’ai pensé que ça allait être compliqué. Ce n’est pas bien de le dire. Mes filles vont me dire que j’ai menti. Avant le quart de finale contre Mondeville, je regardais l’échauffement en face et j’ai dit à mon assistant : on est moins grandes, moins physiques, moins rapides. Mais ce n’est pas toujours le meilleur effectif qui gagne. D’autres choses rentrent en compte : l’envie, l’état d’esprit, croire jusqu’au bout. Je continue de penser que si on joue 10 matches contre Mondeville, on en perdra 8. Donc je garde Coupe de France et la finale du championnat (elle rigole).